Pour concrétiser un projet de création, de reprise d’entreprise ou de développement d’activité, la question du financement est un point à ne pas négliger. Dans cette optique, il est vivement conseillé de diversifier ses sources de financement professionnel. Ainsi, il convient de ne pas se limiter aux solutions proposées par les banques. Les alternatives au financement bancaire sont d’ailleurs légion. Business Angels, love money, factors et leasers indépendants, plateformes de crowdfunding et de crowdlending…, il y en a pour tous les besoins. Tout de suite les détails.

Love money : le premier financement alternatif de l’entrepreneur

Apparu aux États-Unis dans les années 1960, le love money correspond aux capitaux propres apportés par l’entourage de l’entrepreneur. Autrement dit, il s’agit d’une levée de fonds auprès des membres de sa famille, ses amis, collègues, voisins… C’est d’ailleurs une alternative de financement particulièrement adaptée aux créateurs d’entreprise qui n’ont aucune expérience dans l’entrepreneuriat. En plus, la mobilisation de ces fonds est une démarche simple et rapide à accomplir.

Dans le cadre d’un love money, les sommes fournies par ses proches et connaissances peuvent se présenter sous différentes formes :

  • Donation
  • Prêt entre particuliers
  • Investissement en capital

Des précautions sont alors à prendre pour éviter les conflits qui peuvent survenir ultérieurement. D’une part, il faut exposer clairement son projet de création ou de reprise aux bailleurs. Il importe notamment de les informer sur les faiblesses et les risques qu’ils encourent en finançant le projet. D’autre part, comme les bons comptes font les bons amis, il est primordial de formaliser les conditions du prêt ou de l’entrée au capital. Pour ce faire, il suffit de rédiger et de signer un contrat de prêt ou un pacte d’actionnaires.

Bien évidemment, le love money est un moyen de financement profitable tant pour les entrepreneurs que pour les investisseurs. Aussi, pour convaincre son entourage, il peut être intéressant de mettre en avant les avantages fiscaux qui en découlent. Effectivement, les bailleurs ont l’occasion de bénéficier d’une réduction d’impôt.

Business Angels : la promesse d’un financement et bien plus encore

Pour un projet innovant qui nécessite des fonds conséquents, un entrepreneur peut faire appel à un Business Angel (BA). Souvent issu du monde entrepreneurial (cadre d’entreprise, ancien entrepreneur…), cet investisseur providentiel s’adresse surtout aux jeunes entreprises prometteuses. Son choix tient également compte des éléments suivants :

  • La zone géographique de l’entreprise : les structures locales et régionales étant les plus privilégiées
  • Le secteur d’activité : en général, suivant le domaine d’expertise ou les intérêts personnels du BA

Son investissement financier prend en tout cas la forme d’une participation au capital de la startup qu’il soutient. En pratique, sa part dans le capital de l’entreprise se limite en moyenne à 20 % au maximum. Mais, cela ne s’arrête pas là ! Il met aussi son réseau, ses compétences et son expérience à la disposition de l’entrepreneur.

En finançant une structure, le Business Angel peut être associé activement à la vie de l’entreprise. Toutefois, il n’a pas vocation de devenir un actionnaire durable. De fait, une fois la startup profitable (dans un délai de 3 à 5 ans), il cède ses parts sociales pour dégager une plus-value.

À noter que la somme investie par un BA dans une structure diffère selon les cas. Cependant, elle peut varier en général entre 50 000 € et 600 000 €, voire 1 million d’euros. En outre, contrairement au love money, bénéficier du financement de cet investisseur providentiel prend du temps. Et pour cause, il convient de passer par plusieurs étapes avant de recevoir les fonds :

  • Monter un dossier en béton qui présente son projet
  • Déposer son dossier auprès d’un réseau de BA (France Angels, Angels Santé, Femme Business Angels…)
  • Après présélection du dossier, réaliser une présentation orale devant un jury

Si des BA s’intéressent au projet, ils négocieront leurs conditions d’entrée au capital.

Alternatives au financement bancaire : pourquoi ne pas solliciter les capitaux-risqueurs ?

2,2 milliards d’euros, voilà le montant des levées de fonds effectuées auprès des capitaux-risqueurs par les entreprises françaises au premier semestre 2019. C’est ce qui ressort des rapports semestriels de Refinitiv : European Private Equity Buyout Review et European Venture Capital Review. Ces données démontrent dès lors une hausse de 58 % par rapport au premier semestre 2018. Faire appel à un capital-risque constitue donc une alternative intéressante au financement bancaire pour les entrepreneurs.

À l’instar des BA, les bailleurs de capital à risque (venture capital) financent notamment les entreprises naissantes, innovantes et prometteuses. Mais, ils s’adressent aussi aux structures à fort potentiel en stade de développement. Ce mode de financement alternatif permet alors aux entreprises d’augmenter leurs capitaux. Effectivement, il consiste à faire entrer des investisseurs au capital de la société. Cette dernière a ainsi la possibilité de bénéficier d’un apport en capital pouvant aller jusqu’à plusieurs millions d’euros. Mieux encore, les capitaux-risqueurs partagent leur réseau et leur expertise pour permettre à l’entreprise de faire profit rapidement. De fait, ils prévoient une sortie du capital dès que la structure atteint un certain seuil de rentabilité. Concrètement, ils y restent en moyenne 5 ans avant de revendre leurs actions.

Quoi qu’il en soit, pour profiter de cette solution de financement, il importe de se rapprocher d’un fonds de capital-risque. Il peut s’agir d’une société de capital-risque (SCR), d’un fonds commun de placement à risque (FCPR), d’un fonds commun de placement dans l’innovation (FCPI) ou bien d’un fonds d’investissement de proximité (FIP). Par ailleurs, il faut justifier d’un dossier solide et d’une bonne équipe qui fait preuve d’implication, de persévérance et de sérieux.

Financement professionnel : se confier aux factors indépendants au lieu des banques

Pour financer leurs besoins de trésorerie, les entreprises se tournent aujourd’hui vers l’affacturage. Pour bénéficier de cette forme de financement, elles s’adressent dans la majeure partie des cas à un service de factoring rattaché à une banque. Néanmoins, il existe des factors indépendants qui proposent aussi leurs services aux entrepreneurs. Spécialisés dans un ou plusieurs domaines d’activité en particulier, ces affactureurs promettent un meilleur accompagnement. En évoluant dans un secteur précis, certains d’entre eux peuvent en plus mieux répondre aux besoins et aux attentes spécifiques des professionnels. Grâce à l’évolution des technologies, il y a même actuellement des plateformes d’affacturage. Avec un principe de fonctionnement beaucoup plus simple, ces plateformes assurent d’ailleurs un traitement de dossier plus rapide. Effectivement, elles permettent de disposer de son financement professionnel en un laps de temps plus court que celui appliqué par les banques.

Faire confiance aux factors indépendants est donc une option à prendre en considération pour sa recherche de financement alternatif. D’autant que le choix ne manque pas en la matière. Parmi les acteurs incontournables du secteur, l’on peut citer Bibby Factor, un organisme financier indépendant qui propose des solutions d’affacturage aux TPE et PME. Témoignant d’une grande souplesse, cet affactureur intervient dans de nombreux domaines : BTP, transport, industrie, distribution, services… D’autre part, il y a FactoFrance, une véritable référence dans le marché de l’affacturage. Cette société d’affacturage propose des offres dédiées à plusieurs secteurs clés comme :

  • Le transport (Factotrans)
  • Le commerce de gros et la distribution (Factotrade)
  • L’industrie (Factory)
  • L’agroalimentaire (Factagro)
  • Les technologies de l’information et de la communication ou TIC (Factobail)

En ce qui concerne les plateformes d’affacturage, l’on peut retrouver Finexkap et Edebex. Ces factors indépendants permettent aux TPE et PME de céder leurs créances commerciales sans la moindre contrainte d’engagement ou de volume. Et ce, afin d’obtenir des fonds en peu de temps et ainsi éviter les décalages de trésorerie.

Le succès des plateformes de crowdfunding

Appelé également financement participatif, le crowdfunding connait un véritable engouement ces dernières années, surtout auprès des professionnels. Il est même devenu l’une des alternatives au financement bancaire les plus prisées par les entreprises. Le grand nombre de plateformes dédiées ne fait d’ailleurs qu’encourager les entrepreneurs à choisir cette solution de financement entrepreneurial. KickStarter, Ulule, Wiseed, KissKissBankBank, We Do Good, Homunity, Sowefund, Blue Bees, Tudigo (ex Bulb in Town)…, il y a l’embarras du choix. Bien évidemment, certaines plateformes de crowdfunding sont mieux adaptées à l’activité et aux exigences d’une société. En effet, certains sites se spécialisent dans le crowdequity ou l’equity crowdfunding (investissement en capital, en obligations ou contre royalties). Tandis que d’autres sont dans le reward crowdfunding (financement sous forme de don avec ou sans contrepartie non financière). De même, si certaines plateformes sont spécialisées dans l’immobilier ou l’agriculture, d’autres sont plus généralistes.

De par ce qui est dit auparavant, il convient donc de prêter une attention particulière au choix de la plateforme appropriée. Dans tous les cas, passer par les plateformes de crowdfunding, c’est l’assurance de :

  • Disposer rapidement de fonds pour démarrer son projet
  • Avoir accès à un large panel d’investisseurs (particuliers, rentiers…)
  • Faire connaitre sa structure et améliorer sa visibilité
  • Développer sa clientèle
  • Financer les besoins que les banques ne prennent pas en charge
  • Diversifier ses sources de financement

En outre, lancer une campagne de levée de fonds sur ce type de plateforme est une tâche relativement aisée.

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Passer par les plateformes de crowdlending pour financer son projet entrepreneurial : le bon plan !

Outre le crowdfunding, les entreprises ont aussi tout à fait la possibilité de choisir le crowdlending pour se financer. Signifiant littéralement « prêt par la foule », ce moyen de financement permet d’obtenir un prêt sans pour autant passer par les institutions bancaires. Appelé également prêt participatif, il s’adresse à toutes les structures, peu importe leur taille et leur secteur d’activité. Plus souple que le crédit bancaire classique, il peut en plus se présenter sous différentes formes :

  • Sans intérêts
  • Avec intérêts (sans caution personnelle ni garantie réelle)
  • En minibons

En tout cas, il permet de financer tous les besoins de l’entreprise, tant la trésorerie que les investissements. Qui plus est, les plateformes de crowdlending sont nombreuses : Lendopolis, October (ex Lendix), Solylend, Unilend, Credit.fr, Bolden, Anaxago, Agrilend… Il va sans dire comme pour les plateformes de crowdfunding, il importe également de choisir une plateforme de crowdlending qui répond à ses attentes. De même, il faut tenir compte de sa situation (taille et âge de l’entreprise, potentiel du projet à concrétiser…). Dans cette optique, il convient notamment de prendre en compte son secteur d’activité (agriculture, énergies renouvelables, développement durable…).

Autre alternative au financement bancaire : les leasers indépendants

Au lieu de contracter un crédit auprès des banques, il peut être plus avantageux pour les entreprises d’opter pour le leasing. Ce mode de financement alternatif est particulièrement approprié pour répondre aux besoins en investissement d’une structure. Il permet effectivement de financer à 100 % ses immobilisations corporelles (véhicules, outillage professionnel, fournitures et mobiliers de bureau, matériels informatiques…). Les biens mis à la disposition de la société sont en plus parfaitement bien adaptés, fonctionnels et modernes. En outre, le crédit-bail ne demande aucune caution personnelle et permet à l’entreprise de conserver sa capacité d’emprunt.

Pour bénéficier de cette alternative au financement bancaire, le mieux, c’est de se rapprocher directement des leasers indépendants. De fait, ils peuvent proposer des offres qui cadrent avec les besoins de l’entreprise.

Obtenir un financement auprès des organismes publics et privés

Effectivement, les pouvoirs publics et les organismes privés (associations, fondations…) accordent généralement des aides financières aux entreprises. Ces financements peuvent ainsi prendre la forme de :

  • Une subvention (subvention à la création ou à la reprise d’entreprise, subvention d’exploitation ou subvention d’investissement…)
  • Un prêt d’honneur

Bien évidemment, il faut respecter plusieurs conditions d’éligibilité pour pouvoir en bénéficier. Dans certains cas, ces dispositifs d’aides publiques ou privées peuvent même donner droit à un accompagnement spécifique (conseils, formations…). Quoi qu’il en soit, pour obtenir une subvention ou un prêt d’honneur, il suffit d’en faire la demande auprès de l’un des organismes suivants :

  • L’ADIE (association pour le droit à l’initiative économique)
  • Le Réseau Entreprendre
  • La Caisse des Dépôts
  • Pôle Emploi
  • Le réseau associatif à but non lucratif BGE
  • Le réseau associatif France Active
  • L’association Initiative France

Par ailleurs, comme ce sont les collectivités territoriales par le biais des conseils régionaux et départementaux qui proposent les aides publiques, il faut s’adresser à ces institutions pour sa demande de financement.